A la veille du marché de potiers des Tupiniers à Lyon, qui aura lieu devant la cathédrale St-Jean, je vous livre cette prière
d'un bâtisseur de cathédrale du 13ème siècle. Tant de temps nous séparent, et pourtant elle me touche beaucoup, moi, céramiste du 21ème siècle !
« Apprends-moi à
unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle
et la paix.
Dans tout labeur de mes
mains, laisse une grâce de Toi pour parler aux autres,
et un défaut
de moi pour me parler à moi-même.
Que travailler devienne
prier avec mes mains, mes bras et toute ma force.
Le travail est une
oraison et un poème.
Le secret d'un labeur fructueux : prévoir
le plan sans se tourmenter et imaginer l'oeuvre sans se désoler si
elle jaillit autrement.
Nourrir l'espérance de la perfection, sans
quoi je perdrais mon cœur,
et y garder l'impuissance de la
perfection, sans quoi je me perdrais d’orgueil.
Ne me laisse jamais
oublier que tout savoir est vain et que tout travail est vide sauf là
où il y a amour. Et que tout amour est creux qui ne me lie pas à
moi-même et aux autres et à Toi.
Si je fais par goût du
profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l'automne.
Si je fais pour plaire aux
autres, comme la fleur de l'herbe je fanerai au soir.
Mais si je
fais pour l'amour du bien, je demeurerai dans le bien.
Et le temps
de faire bien et à ta gloire, c'est tout de suite.»
(rapporté
par Christiane Rancé)
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